Protection du patrimoine au Bénin: les aspects du préventif dans la loi au cœur des réflexions à l’UAC ce lundi

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  L’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture de l’Université d’Abomey-Calavi (Inmaac) que dirige le professeur Romuald Tchibozo, organise, ce lundi 12 décembre 2022, une journée d’étude sur la loi portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin.  Dans cet entretien, le Directeur de l’Institut en parle. A l’entendre, cette journée, qu’il a initiée avec son équipe, permettra d’étudier selon les spécialités de l’Inmaac, les différentes perspectives sur les aspects de la prévention dans la loi. L’occasion sera donnée d’examiner, par exemple, Les artistes contemporains et la problématique de la préservation du patrimoine national, le mécanisme juridique de protection du patrimoine culturel et la problématique de l’étude de l’impact archéologique sur la préservation du patrimoine. Il s’agira également, entre autres, de réfléchir à comment protéger le patrimoine en temps de conflit ou encore les implications positives de la loi sur le patrimoine culturel subaquatique…Lire l’entretien.

 

 

Bonjour Professeur. L’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture de l’Université d’Abomey-Calavi que vous dirigez organise le lundi 12 décembre 2022, une activité d’envergure. De quoi sera-t-il question ?

L’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture de l’Université d’Abomey Calavi (Inmaac/Uac) organise le lundi 12 décembre 2022 une journée d’étude sur la Loi portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin. Cette loi a été votée en octobre 2021 et nous avons tous applaudi parce que une fois encore, le gouvernement du Bénin est allé assez loin. Cette loi est la troisième après l’ordonnance n°35/PR/MENJS prise en 1968 en vue de protéger les biens culturels et la loi n°2007-20 du 23 août 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel en République du Bénin, mais elle est la plus ambitieuse. L’Institut National des Métiers d’Art, d’Archéologie et de la Culture de l’Université d’Abomey-Calavi (Inmaac/Uac) qui forme les étudiants en matière de culture et d’archéologie a aussi pour vocation, de réfléchir aux grandes préoccupations de notre pays qui engagent l’avenir et la carrière future de ces étudiants. Nous avons voulu réfléchir sur cette loi d’abord, pour en étudier les aspects du préventif qui nous concernent au premier chef sur le plan académique et ensuite, préparer une autre plus grande activité scientifique internationale consacrée à l’archéologie préventive.

Quelles sont vos attentes?

Notre grande attente c’est que nous puissions dégager selon les différentes filières et spécialités de l’Inmaac, les diverses perspectives que nous pourrons avoir sur les aspects de la prévention dans la loi. Nous voulons questionner ces aspects de la prévention à l’aune des spécialités qu’il y a à l’Inmaac et puis l’opinion des spécialistes en dehors de l’université qui ont participé à l’élaboration de cette loi. Nous avons donc invité certains collègues du Ministère du Tourisme de la Culture et des Arts, du Ministère de la Justice qui étaient au cœur de l’élaboration de la loi. Nous voulons également saisir cette occasion pour étudier quelques problématiques. En ce qui me concerne personnellement, je voudrais aborder la question des artistes contemporains et la problématique de la préservation du patrimoine national. C’est un aspect très important. La loi nous permet de protéger globalement tout le patrimoine au Bénin et nous sommes en train de nous interroger si ce qui nous est arrivé avec les arts dits ‟traditionnels” au Bénin qui, par la force des choses et la volonté du Président Talon et de son gouvernement sont rentrés dans le processus de restitution dont d’ailleurs, nous avions reçu quelques œuvres le 10 novembre 2021 ne nous arrivera pas avec l’art contemporain. Il s’agira de questionner les possibilités qui s’offrent à nous pour ne pas vivre la même expérience avec l’art contemporain. Nous ne paraissons pas très inquiets en ce moment, mais la question de l’art contemporain pourrait se poser bientôt. Aujourd’hui, cet  art n’a pas le même statut que l’art dit ‟traditionnel”. Nous sommes dans un contexte où apparemment, il n’y a plus de violence comme pendant la colonisation pour l’acquérir, mais le rapport de force existe toujours, l’argent, et si nous ne prenons garde, pour étudier nos artistes contemporains, il faudra prendre l’avion,. Nous risquons de rester dans la même problématique que celle de l’art dit ‟traditionnel”. Faudra-t-il encore sortir pour le découvrir ou le préserver ici ? Le défi serait de réfléchir à comment trouver les moyens, dans le contexte de la globalisation, de préserver certaines de ces productions contemporaines comme un patrimoine national. Les collections privées suffiraient-elles à résoudre la question ?

Quels sont les participants attendus à cette rencontre ?

Beaucoup de participants sont attendus. Nous avons les enseignants de l’Inmaac spécialistes d’Histoire de l’art, du patrimoine, d’archéologie, de cinéma, de théâtre, les enseignants de l’Enam spécialistes des questions juridiques associées à la protection du patrimoine culturel. Une communication sera également dédiée à la protection des savoir-faire dans le domaine de l’artisanat à l’aune de cette loi.  A la fin, nous aurons réussir à thématiser les aspects du préventif pour l’ensemble du patrimoine au Bénin.

Cette journée d’étude sera-t-elle la seule ?

C’est activité d’étude est une première, mais elle ne sera pas la dernière.  L’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture de l’Université d’Abomey-Calavi est le premier institut que l’Etat béninois a créé pour former sur place les jeunes béninois aux métiers de la culture, de l’archéologie et des arts. Nous formons ces étudiants et nous les mettons sur un marché. Comment comptons-nous contribuer à rendre ce marché viable pour eux ? La question de l’employabilité est au cœur de la formation aujourd’hui à l’université d’Abomey-Calavi pour leur permettre, à la sortie de leur cursus universitaire, d’être capable de vivre dans cette société avec tous les éléments qui leur permettront d’émerger et d’être de grands talents pour notre pays et au-delà. Nous allons continuer à poser ces questions essentielles à l’évolution, non seulement à l’endroit de nos étudiants qui vont sortir d’ici, mais aussi globalement à la scène artistique du Bénin.

Un mot pour clôturer cet entretien

Je voudrais honnêtement et très sincèrement remercier le Gouvernement du Bénin et son chef, le Président Patrice Talon, notre Ministre de tutelle, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Madame Eléonore Yayi Ladekan et l’équipe rectorale de l’université d’Abomey-Calavi de rendre possible tout ceci. Cet institut, nous permet d’accompagner le gouvernement dans son élan de développement en apportant notre pierre à la construction d’un bouclier de protection du patrimoine au Bénin et d’être utile à la Nation en formant les étudiants, mais pas seulement, en mettant aussi notre expertise au service des grandes préoccupations de la Nation.

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