Enseignement du Pasteur Dewis Hillah :Le chrétien peut-il se laisser tuer par le méchant?

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Pasteur Dewis Hillah

Oser résister au méchant en position de force, sans la moindre prudence, ou refuser de se soigner ou de se protéger et s’attendre au miracle est une folie dont l’issue est souvent mortelle.

Propos recueillis par Marius Kpoguè

La question, assurément, peut sembler saugrenue eu égard à l’instinct de conservation naturel propre à tout être humain.  De plus, il est notoire que la réprobation du suicide par toutes les dénominations chrétiennes est unanime ; le Christianisme  a en saine horreur l’avortement et l’euthanasie. Cependant,  en considérant un certain nombre de déclarations du Seigneur relatives à la non violence notamment Mathieu 5 : 38-48, certaines âmes mal affermies peuvent verser dans un pacifisme outrancier.

En regardant juste autour de nous dans la sous-région, et en écoutant les nouvelles dont les média d’ici et d’ailleurs se font l’écho, nos cœurs meurtris constatent que certains chrétiens font très peu cas de leur vie au nom de l’amour du prochain, du devoir humanitaire ou de la prédication de l’Évangile. C’est une erreur gravissime qui peut être assimilée au suicide.

Erreur grave

Le Seigneur, dans sa grande   sagesse, a pris le soin de nous laisser dans Mathieu 10 : 16-23  des instructions très claires :« Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens. Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu.»

Ce passage est très explicite quant à notre comportement devant la persécution : Il faut fuir ! (Mathieu 10 : 23). Et c’est en obéissance à ce commandement fondé sur le bon sens que l’Église à Jérusalem a fui dans d’autres villes d’Israël lors de la grande persécution qui s’est abattue sur elle. (Actes 8)

« Saul avait approuvé le meurtre d’Étienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie » Actes 8 :1 

Ces chrétiens de l’Église primitive avaient bien plus de foi que nous ; pourquoi aujourd’hui les chrétiens se mettent-ils en danger dans des zones où leur vie est activement menacée ? A partir du moment où un chrétien identifie une menace pour sa sécurité, sa santé, ses finances ou ses biens, il doit prendre des précautions humaines. Il n’est pas question de refuser de prendre ses responsabilités. Il faut anticiper, de manière rationnelle, de manière réfléchie. Il faut évaluer la situation et voir ce qui humainement peut être fait. Ce n’est qu’après cela que nous pouvons légitimement invoquer le secours de Dieu. Refuser de se soigner ou de se protéger et s’attendre au miracle est une folie dont l’issue est souvent mortelle. Le Nouveau Testament foisonne d’exemples à nous rendre sage :

Actes 12 : 1-19 nous relate l’histoire de Pierre emprisonné par Hérode en vue d’une exécution publique pour faire plaisir aux Juifs non messianiques. L’Église, constatant son impuissance, se mit à prier avec instance. Dieu envoya un ange libérer Pierre qui après s’être montré à l’Église, se cacha pour ne pas être repris par Hérode. Ce n’était manifestement pas la volonté de Dieu qu’il mourut de la main de ce tyran ; s’il s’était laissé reprendre et tuer, il aurait commis un grand péché.

C’est la prudence

Paul, de même, ayant appris que des Juifs lui ont tendu une embuscade pour ôter sa vie, ne joua pas à l’insensé mais prit au contraire des mesures idoines pour faire avorter ce projet.

« Puis il se rendit en Grèce, où il séjourna trois mois. Il était sur le point de s’embarquer pour la Syrie, quand les Juifs lui dressèrent des embûches. Alors il se décida à reprendre la route de la Macédoine. Il avait pour l’accompagner jusqu’en Asie : Sopater de Bérée, fils de Pyrrhus, Aristarque et Second de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, originaires d’Asie.  Ceux-ci prirent les devants, et nous attendirent à Troas. » Actes 20 : 3-5.

Il était pourtant dans la volonté de Dieu. Il a préféré changer de chemin pour se rendre à Jérusalem. Arrivé au terme de son voyage, il tomba injustement  entre les mains des Juifs d’Asie (Actes 21 : 27-33) qui cherchèrent à le tuer. Dieu, dans sa fidélité, le sauva miraculeusement de leurs mains. Ne s’avouant toujours pas vaincus, plus d’une quarantaine d’hommes parmi les plus fanatiques formèrent un complot pour lui ôter la vie (Actes 23 : 12-24). Que fit Paul lorsque cela parvint à sa connaissance ? Pria-t-il pour demander à Dieu d’agir comme bon Lui semblait ? Prit-il un jeûne pour demander discrètement à Dieu l’échec de ce projet d’assassinat ? Non ! Paul ne s’était pas cantonné au jeûne et à la  prière qui sont absolument de très bonnes armes ; il se hâta plutôt d’en informer les autorités. S’il ne l’avait pas fait, ils auront probablement réussi leur projet d’assassinat. Paul aurait été tué avec sa propre complicité, détruisant ainsi involontairement le plan de Dieu sur sa vie. Considérons avec quelle promptitude ce tribun a mis en œuvre le plan de sauvetage de Paul. Il avait pourtant à sa disposition une véritable armée :

– plus de deux cents fantassins ;

– plus de soixante-dix cavaliers ;

– plus de deux cents archers.

Il était en position de force. Malgré cela, cet homme de guerre refusa de prendre le moindre risque. Il n’était pas un va-t-en-guerre, encore moins une personne immature. Il n’avait rien à prouver à quelqu’un. Il évalua la situation, jaugea la détermination de l’ennemi, géra sagement l’information et décida de la conduite à tenir. Il fallait devancer l’ennemi. Cette  manière d’agir n’est pas de la couardise. Bien au contraire, c’est un trait de grande intelligence. Que gagnerait-il à risquer la vie de Paul et de ses soldats ? Parfois, c’est vrai, il n’y a pas d’autres choix logiques que d’engager un combat à mort. Mais dans la plupart des cas, il vaut mieux décrocher à la première alerte. 

Evite le méchant

Plusieurs, sous la séduction de Satan, tentent Dieu (Luc 4 : 9-12) sans s’en rendre compte.  Ils exposent leur vie pour des glorioles et se placent hors de la protection de Dieu. Le chrétien doit se garder de ses ennemis visibles et invisibles. Le Seigneur n’a-t-Il pas déclaré ces paroles :

«Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes ; » Mathieu 10 : 16,17a.

Que faire alors de Mathieu 5 : 39,  diront certains ?

« Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. » Matthieu 5 : 39

« Résister au méchant » a le sens ici de rendre le mal pour le mal ou de se venger. Dans ces conditions, l’interprétation visant à laisser le méchant agir à sa guise en toute circonstance est à revoir. Les chrétiens que nous sommes ne devons jamais laisser quelqu’un brimer plus faible que lui. Jamais nous ne devons abandonner une femme victime d’agression sexuelle. Chaque fois que nous sommes en position de force nous devons mettre fin à l’injustice. Il n’est pas question d’être de lâches spectateurs invoquant honteusement  Mathieu 5 : 39 lorsque nous sommes les  témoins oculaires d’une violence illégitime. Qui de nous est prêt à laisser ses enfants agresser sans rien tenter ? Qui laissera son vieux père ou sa vieille mère agressés par un petit voyou sans faire acte de vaillance ?

Faudrait-il en dire plus? Nous avons tous compris.

«Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas. »  I Jean5 : 18.

 

 

Il nous faut donc fuir les mauvaises compagnies (I Corinthiens 15 : 33) ; il nous faut fuir ceux qui visiblement en veulent à notre vie (Psaume 37 : 12 ; Proverbe 21 : 10) ; il nous faut fuir les endroits mal famés (Proverbes 7 ; Proverbes 22 : 24,25) ; il nous faut fuir promptement les gurus et pasteurs qui ne suivent pas l’enseignement biblique (Actes 20 : 28-30 ; Jude ; II Pierre 2) ; il nous faut fuir les apothicaires modernes, il nous faut fuir la médecine alternative non homologuée qui guérit tout et rien. Il faut veiller sur vos vies dans la prière. Soyez prudents !

« L’homme simple (crédule) croit tout ce qu’on dit, mais l’homme prudent est attentif à ses pas » Proverbe 14 : 15

« L’homme prudent voit le mal et se cache, mais les simples (crédules) avancent et sont punis. » Proverbe 22 : 3.

Pasteur : Dewis HILLAH

Eglise : Action Evangélique Missionnaire / 66458018

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