Hounhouénou Joël Lokossou, comédien et acteur culturel béninois, a présenté la pièce Le pèlerin, vendredi 2 et samedi 3 octobre 2020, sous la paillote de l’Institut français de Cotonou. Il a offert un bon moment au public avec des messages forts.
Le pèlerin. C’est la pièce qu’a présentée Hounhouénou Joël Lokossou à l’Institut français de Cotonou. « Ce texte parle des réalités profondes de la vie et la façon dont l’homme peut se battre. Le pèlerin est un conte initiatique dont l’enseignement est l’initiation en tant qu’un mystère de la vie », confie l’acteur. Selon lui, le choix de ce texte repose sur la manière dont les expressions et les mots sont agencés. Cet agencement permet d’avoir une présence d’esprit et de communiquer avec le public. C’est ce qu’a compris Sergent Marcus, journaliste, slameur et rappeur et béninois. « Joël a montré toute son énergie et son savoir-faire à travers cet art qu’on lui connaît. Moi, j’étais vraiment ému parce qu’un paquet de texte comme celui-là, il le dévore avec tout le naturel et la vraisemblance que cela demande pour nous faire voyager, entrer dans sa tête ou celle de l’auteur », affirme-t-il.
« Ne fixe pas la route, suis-là jusqu’au bout ». Cette phrase qui traverse la pensée de l’homme lui permet de prendre une longue route afin d’accomplir son destin. « C’est une phrase qui peut permettre à tout homme de pouvoir prendre son courage à deux mains et accomplir son destin. En suivant cette route, l’homme se lance dans l’aventure et se réaliser sa vie. Il s’agit aussi de la migration, les histoires de couples et d’autres réalités de la vie quotidienne », clarifie Hounhouénou Joël Lokossou. Sergent Marcus renchérit : « Il peut arriver que l’on soit distrait, avoir des peaux de banane sur la route. Le plus important est d’avoir la force et la résilience de se relever à chaque fois afin de continuer le chemin parce qu’au final, c’est ce que les autres vont garder de notre vie ». Selon lui, c’est la postérité de chaque être humain qui compte.
Le défi de la vie
Son jeu d’acteur, bien réussi, constitue aussi un atout pour le public afin de capter les messages ou enseignements véhiculés par le texte, même si c’est compliqué. « A l’issue de cette présentation, il est compliqué de tirer des enseignements parce que l’on est rentré dans une vaste philosophie, une quête intérieure de soi, parfois identique, exogène, endogène, nous marchons indéfiniment sur une route et l’on se demande si la route est un objectif ou un moyen pour atteindre un but. Il faut vivre sa vie, chercher son chemin et avoir un objectif précis et l’atteindre à tout prix. Il est nécessaire de franchir les obstacles imprévus. Ne nous éloignons pas de nos objectifs », précise Sergent Marcus.
Comme lui, Coline-Lee Toumson-Venite, directrice déléguée de l’Institut français du Bénin, remarque aussi la complexité du texte. « Ce texte de Fernando Pessoa interroge les voix qui voyagent dans nos têtes, nous interpelle, nous déstabilise. Le pèlerin interroge la folie qui peut nous habiter et celle créatrice », remarque-t-elle. A en croire la directrice, ce texte nous interpelle surtout sur la question de l’être au monde. Il est important de se demander « Comment est-ce que nous tenons bon sur le cycle de la vie. Comment nous parvenons à trouver les ressources intérieures », souligne-t-elle.
La présentation de la pièce dure 1 heure, environ, et présentée sur deux espaces sous la paillote. Le public est donc mis au milieu des deux scènes. La musique, la danse contemporaine entrent en harmonie avec la mise en scène de la pièce. Le pèlerin est présenté par une équipe constituée par Zacharie Djossou, Samson Kouchina, Fabrice Tchabossou, Lucrèce Atchadé et Hounhouénou Joël Lokossou. Et cette présentation est la première et le fruit d’un travail acharné d’une semaine, maximum.