Mental fort, détermination, joie et peur… C’est l’état d’arme des candidats aux examens du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et du Baccalauréat 2020 à quelques heures du lancement officiel des épreuves écrites. Dans les établissements secondaires à Cotonou, autorités et enseignants multiplient des séances de révisions et de conseils pratiques au profit des apprenants en quête de diplômes. Reportage.
« Je me sens déjà prête pour affronter les épreuves de l’examen parce que je suis sûre de moi et j’aurai mon Bepc». Confiante et courageuse, c’est donc avec une grande sérénité que Brunelle Badet, 15 ans, élève en classe de 3ème au Ceg Zogbo à Cotonou, prépare son examen. Comme elle, de milliers de candidats affrontent les épreuves écrites des examens du Bepc et du Baccalauréat en ce mois de juillet. Deux examens qui se déroulent dans un contexte de crise sanitaire liée au Covid-19. Une situation qui a entraîné la modification du calendrier scolaire et l’imposition des gestes barrières à l’école. Mais les candidats ne semblent pas pour autant perturbés. « Pour la composition, je n’ai pas peur. Je sais que c’est ce que nous avons vu en classe qui sera demandé », confie Jornelle Hélou Candidate au Baccalauréat série A au Ceg Vèdokô. Sentiment analogue chez son camarade David Eclou, élève en classe de terminale B. « A la date d’aujourd’hui, je suis prêt pour composer dans les différentes épreuves », déclare ce candidat de la vingtaine d’âge. Si certains candidats affichent une sérénité à toutes épreuves, d’autres en revanche s’inquiètent. Et cela, à cause du stress des derniers jours. Gaël Houndonougbo, ne cache pas son état d’âme. « A l’approche, je me sens beaucoup plus sous la pression et aussi, nous n’avons plus assez de temps. », s’exprime-t-il la peur au ventre, cet élève en classe de Terminale D, dans un complexe scolaire privé de la place.
« Une sorte de bachotage… »
A l’image des années antérieures, les écoles ont multiplié cette année les séances de révisions, une façon de maintenir leurs apprenants en alerte jusqu’aux jours d’examen. Et cela passe par des travaux dirigés organisés durant le déroulement du programme d’enseignement et des séances de révision à la fin de l’année. Antonin Guèdègbé, Directeur du Ceg Zogbo dévoile le mode opératoire. « C’est depuis le mois de janvier que ces cours ont commencé et cela a continué avec la fin des programmes et une sorte de bachotage », détaille-t-il. Au cours de ces différentes initiatives, des professeurs se relaient afin d’apporter des éclaircissements variés aux apprenants. « Les classes d’examen reçoivent d’autres professeurs pour avoir un autre son de cloche », martèle le directeur du Ceg Zogbo. Jacques Wadagni est l’un de ces professeurs. Cet enseignant de français appuie : « En matière de révision, cette année, nous avons organisé le travail à partir de la fin du mois de mai ». L’équipe en charge de révision du collège passe en revue les épreuves des examens antérieurs afin d’aguerrir les élèves. « Nous collectons les anciennes épreuves que nous donnons aux élèves à temps pour qu’ils puissent se préparer en conséquence », complète Wadagni.
Révision collective mais aussi individuelle
Après l’école et les enseignants, les élèves multiplient également des stratégies afin de réussir leurs examens. Chez les apprenants, c’est la veillée d’armes, à travers la faveur des séances d’études individuelle ou en groupe. Gaël Houndonougbo, élève en classe de terminale témoigne : « Je fais mes révisions, chaque jour, dans une matière donnée ». Il bénéficie aussi du soutien de son père, enseignant en mathématique. Hanane Sonou, élève en classe de terminale D, fréquente un collège privé dans le Littoral. Pour lui, l’heure n’est plus à l’assimilation tous azimuts des cours mais plutôt à la synthèse. « J’essaie de garder l’essentiel dans chaque matière, je reprends les exercices d’application faits en classe », mentionne-t-il. Une attitude qui s’apparente aux conseils pratiques du professeur certifié de français Rigobert Aguidi, qui recommande aux apprenants de revoir toutes les notions reçues tout au long de l’année scolaire. L’enseignant déconseille aux enfants de se mettre en divagation dans la ville à la recherche des épreuves éventuelles qui pourraient sortir à l’examen. Rogatien Agossou, professeur de mathématiques au Ceg Vèdokô se préoccupe plutôt du comportement que devraient avoir les candidats en salle d’examen. « Je demande aux candidats de bien réagir devant les épreuves », souhaite-t-il.
La santé avant tout
Pour permettre aux élèves de décrocher leur diplôme sans difficultés, il conseille de lire correctement les sujets, de commencer par les questions les plus faciles pour ne pas paniquer vers la fin de la composition. Il s’agit là des aptitudes que les enseignants attendent de ses apprenants afin d’espérer un bon résultat. La bonne composition passe aussi par la bonne santé. C’est pourquoi Hugues Tchoukpa, enseignant de la Science de vie et de la terre fait des suggestions aux parents pour s’occuper de la santé des candidats. Il exhorte les géniteurs à prendre des dispositions pour que les enfants ne tombent pas malades. « Il faut leur faire un traitement préventif sur le paludisme et autres maladies », suggère-t-il, remarquant qu’au moment des examens de fin d’année, plusieurs candidats tombent dans les crises. Les enseignants invitent aussi les candidats à se munir de toutes les pièces pour ne pas se faire renvoyer des salles le jour de la composition. « Qu’ils évitent de changer de sac tous les jours, ils peuvent oublier les pièces importantes à la maison », insistent-ils. Des conseils qui semble-t-il ne tombent pas dans les oreilles de sourd. La plupart d’entre eux promettent s’employer pour réussir leurs examens respectifs. « Il me suffit juste d’apprendre les cours, suivre l’actualité, compter sur moi-même et beaucoup prier », rassure Jornelle Hélou. Au total (….) et (…) planchent respectivement pour le Bepc et le Bac sur toute l’étendue du territoire national. Le Bepc et le Bac démarrent respectivement les 13 et 20 juillet prochain, dans un contexte de pandémie du nouveau Coronavirus. Et le gouvernement béninois a d’ores et déjà annoncé qu’il veillera de façon stricte au respect des gestes barrières.
Joël SEKOU