Représentation théâtrale à l’Institut français: Entre la tradition et la modernité

0
846

La pièce de théâtre “Cordon Ombilical” de Hurcyle Gnonhoué a été mise en scène par Sabrina Perret et jouée par neuf étudiants de l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin (Eitb), le vendredi 7 juin, au théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Cette pièce présente deux visions opposées. d’un côté  la réalité traditionnelle en Afrique et, de l’autre le regard occidental sur la tradition africaine.Il est environ 21 heures. Plus de cent personnes, assises sur les chaises du théâtre de verdure, sont impatientes de suivre le spectacle. Il s’agit de la pièce “Cordon Ombilical”. Elle dénonce le regard de l’occident sur la réalité traditionnelle de l’Afrique. Il s’agit d’une femme qui a été retrouvée, un matin, dans un arbre. C’est une plante d’Hysope où a été enterré le cordon ombilical de la femme. Après avoir laissé ses origines et partie loin, elle est revenue pour y trouver refuge. Elle a décidé de répandre la cendre de ses parents sur le lieu où son cordon ombilical a été enterré.  L’équipe d’exploitation n’a pas pu abattre cet arbre et trois de leurs machines ont été endommagées. L’équipe cherche coûte que coûte a coupé cet arbre afin d’augmenter son chiffre d’affaire. Ce qui n’a pas été fait à cause de la tradition. Ladite équipe travaille pour une organisation chinoise. Cette femme a été considérée comme une personne mystérieuse (hélicoptère, sorcière). Cette réalité africaine traduit le retour de l’enfant prodigue sur ses origines. Pour Casimir Dom-Dom, comédien, il ne faut pas perdre de vue nos origines. « Ce n’est pas parce que nous travaillons avec les Blancs qu’il faut perdre de vue nos racines », a-t-il confié. Comme lui, Boris Ahiha, comédien, pense qu’il n’est pas souhaitable de faire fi de la tradition lorsqu’il s’agit de la modernité. « Selon moi, ces deux mondes peuvent se compléter  sans violence. Aucun peuple ne se développe en niant son identité », a clarifié le comédien. Cette vision des occidentaux est un choc entre les deux mondes. Ce qui fait la singularité de cette pièce est que ces deux mondes ne sont pas opposés à travers différentes personnalités, mais en chacune d’elles. Cette singularité montre que les Africains négligent leur propre identité au profit d’autres réalités issues de l’Occident.

Lors de la présentation du spectacle, le public est resté attentif pour suivre de bout en bout les différents tableaux présentés. La fin du spectacle a été marquée par un tonnerre d’applaudissement de la part du public.  « C’est la deuxième fois que je vois ce spectacle et cela me donne beaucoup d’émotions et c’est un plaisir pour moi », a annoncé Adrien Guillot, spectateur. A l’en croire, les comédiens se sont bien appropriés dans leur rôle. Pour les acteurs, joué dans cette pièce n’est pas aisé, mais c’est le résultat qui a été émouvant. « Le début de toute chose est un peu difficile, mais nous avons eu la chance de trouver une metteuse en scène très expérimentée et qui aime beaucoup son travail », a expliqué Casimir Dom-Dom. Cette pièce dénonce aussi la bureaucratie dont nous sommes victime le continent  africain, un fait qui ne nous permet pas d’avancer.

 

LAISSER UNE REPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here