Une scène peu ordinaire à la prison civile d’Akpro-Missérété. Les prisonniers se révoltent suite à l’interdiction par les autorités de cette maison d’arrêt de tout trafic de boissons et de nourritures.Les détenus de la prison d’Akpro-Missérété dans le département de l’Ouémé ont fait parler d’eux dans la matinée du vendredi 15 mars 2019. Il est question de l’anormal érigé en droit par les pensionnaires de cette maison d’arrêt. Habitués à l’ « utilisation du portable, des réseaux sociaux, à la consommation de produits prohibés comme l’alcool, les vins et autres », les détenus éprouvent de peine à s’en débarrasser. Mécontents du fait que l’administration pénitentiaire mette fin à ces pratiques non autorisées, les détenus ont organisé un mouvement d’humeur. Pièces et hangars de la prison sont détruits lors du soulèvement. Nul n’est censé ignorer la loi, dit-on. Mais l’attitude des révoltés est le signe d’une méconnaissance des lois en matière pénitentiaire. Les prisonniers seront édifiés s’ils lisent l’article 29 du Décret n° 73-293 du 15 septembre 1973 portant régime pénitentiaire qui stipule que « tout trafic de vivres, boissons, etc. entre détenus est formellement interdit ». Il est temps de tirer des leçons de la révolte. L’administration pénitentiaire a pris la mesure de la situation. Des échanges sont organisés avec les représentants des prisonniers. Les pensionnaires avaient d’autres moyens d’exiger plus de temps de visite, la fin du port de gilet obligatoire pour prisonnier. Une revendication collective, une demande de rencontre avec les autorités de la prison, voire une grève de la faim, etc auraient suffi pour se faire entendre. Les pensionnaires ont plutôt choisi de se comporter comme des voyous. Révoltés, les prisonniers ont causé d’importants dégâts sur leur lieu de détention. Les bâtiments de la prison d’Akpro-Missérété qui sont détruits seront-ils réparés aux frais de l’Etat ? L’épée de Damoclès doit tomber pour décourager les personnes qui se comportent de la sorte. Il est temps de donner l’exemple.