La marche organisée le lundi 11 mars 2019 par l’opposition, à Cotonou, suite aux délibérations de la Cena, est désormais du passé.
Les avis, quant à cette parade, sont partagés.
A ses organisateurs, elle aura donné l’occasion de vomir leur fiel sur la « rupture » et ses lois. Mais, l’histoire retiendra que cette opposition a fait entendre sa voix dans la rue, braisée sous le soleil de plomb des avenues qu’elle a parcourues, chemin de croix à la clé. On le dirait ainsi, même si le parcours qu’elle a arpenté, pour les besoins de sa cause, n’aura été qu’une portion congrue du réseau routier de la capitale économique, le tronçon « Stade de l’amitié – Étoile rouge », pour qui connaît Cotonou.
Avec ses malabars en tête de pelletons, cette opposition aura, en réalité, battu le macadam, peuplée de ses partisans et sympathisants, les thuriféraires à sa solde, les badauds en mal d’insolite politique, les déguerpis du zélateur déposé, les anciens pilleurs nostalgiques du pouvoir, les nouveaux aventuriers aux fous rêves, les accros de l’archaïsme politique en somme.
Au nom de l’inaliénable droit à l’expression, le préfet du Littoral lui aura donné les coudées franches pour une marche sans casses ni escarbilles. Preuve de son attachement aux libertés fondamentales, les sacro-saints principes de l’Etat de droit.
Mais, vu qu’elle a été aussi artisane des lois qu’elle récuse, pourquoi l’opposition s’oblige-t-elle à donner dans le panneau de la parade ? Telle est la question ! Sa marche ne serait-elle pas inopportune, voire malvenue ?
A cette opposition, le bon sens insinuerait que cette revue aurait été salutaire si elle l’avait tenue dans l’effervescence de l’étude des propositions de lois portant Code électoral et Charte des partis politiques en République du Bénin ; qu’elle a tort de récuser ces lois qu’elle a aidé à cuisiner ; que les lois qui la démangent sont aussi ses œuvres ; que sa parade vient en retard, ne venant pas à point nommé, le Chef de l’État ayant lancé depuis le 6 mars 2019 un appel à l’ouverture des concertations pour des législatives inclusives à l’idée de sauvegarder les acquis démocratiques.
Incapable de prendre les taureaux par les cornes quand il le faut, l’opposition étale sa lâcheté, jouant au médecin après la mort, sourde et myope. Et quelle mouche l’aurait piquée pour qu’elle en arrive là ?
Visiblement aux abois, elle est en panne d’inspiration, baiseuse des Béninois qu’elle draine malheureusement. Et sa parade du 11 mars 2019 passe pour un chemin de croix des marcheurs de la 25ème heure, irresponsable, irréaliste, irréfléchie, inopportune (…).
Fort heureusement, l’ancien quartier latin de l’Afrique ne vibre pas qu’à ces cris d’oiseaux de mauvais augure. On y entend aussi les cors de bonne foi comme ceux de l’Union progressiste (…). « Il reste un impératif que nous sortions de la logique des partis de région ou de commune, voire d’arrondissement, affirme-t-elle ; nous devons sortir de la logique des partis-entreprises appartenant à un Pdg tout puissant réduisant la politique à un vaste marché où tout se vend et s’achète au détriment du développement national » (…).