Les acteurs de TAAT, de AFAP et de AFFM ont échangé le mardi 12 juin 2018 à Best Westen hôtel à Cotonou. Les échanges ont porté sur la qualité des fertilisants à apporter et les stratégies à mener pour avoir de meilleurs rendements des produits agricoles en Afrique« Les producteurs africains font une tonne ou une tonne et demi à l’hectare de maïs. Cependant, les autres font 4 tonnes, 5 tonnes même 10 tonnes à l’hectare dans les pays développés », constate le Dr Mpoko Bokanga, Coordonnateur technique du programme TAAT (Technologies pour la Transformation de l’Agriculture en Afrique). Il a ajouté que l’Afrique n’utilise pas des engrais. Elle consomme 2% des engrais utilisés dans le monde. C’est seulement 6 ou 10 kilogrammes d’engrais qui sont utilisés à l’hectare. Au même moment, la moyenne dans les pays en développement est de 100 kilogrammes à l’hectare. Les pays développés vont jusqu’à 300 kilogrammes par hectare pour avoir des grands rendements. Pour changer la donne, le programme TAAT veut que les producteurs aient accès à l’engrais pour aller au moins à 50 kilogrammes par hectare. « C’est un objectif qui a été défini sur les engrais lors d’un sommet en 2006″, rappelle le Coordonnateur technique. Ainsi, on peut doubler voire tripler les rendements qu’on obtiendra en agriculture pour permettre aux producteurs de gagner plus de revenus. L’Afrique a assez de potentialités selon Patrice Annequin de IFDC. Elle a un gros potentiel devant elle pour développer son marché. C’est un marché qui va connaitre un essor rapide dans le monde où on va avoir des pays qui ont de capacité à produire et à distribuer des engrais adaptés aux cultures, se réjouit-t-il.
Lors de la rencontre, les participants ont mûri les réflexions pour surmonter les obstacles qui existent dans la fourniture des engrais aux producteurs. Les débats ont permis d’amener tous les détenteurs d’enjeux de se mettre d’accord sur une feuille de route, et comment ils vont à l’avenir faciliter l’accès des producteurs aux engrais dont ils ont besoin. Le Coordonnateur technique a rassuré sur le fait que des échanges ont été faits avec des producteurs d’engrais pour qu’ils puissent fournir des formulations d’engrais qui répondent au besoin des sols. Ce fût un dialogue important entre ces acteurs pour que le producteur puisse avoir le produit qui répond à ses besoins pour améliorer son revenu.
Le programme TAAT commence avec 28 pays. Il sera élargi jusqu’à couvrir tous les pays d’Afrique. Les acquis ne vont pas disparaitre à la fin du financement. Il est prévu la mise en place d’une infrastructure supportée par des investisseurs privés qui vont rendre des services publics aux producteurs d’une manière durable.
La Banque Africaine de Développement, l’une des institutions financières du secteur de l’agriculture, a financé le programme à raison de 120 millions de dollars sur trois ans. Car, c’est l’une des actions de la banque » pour nourrir l’Afrique et améliorer les conditions de vie des populations », a dit John Andrianarisata, Représentant résidant de la BAD au Bénin.
Il est évident qu’à partir de ce programme de transformation en agriculture, l’Afrique peut non seulement nourrir sa population mais peut aussi à l’avenir se positionner pour l’exportation des produits agricoles.