La ville de Grand-Popo a accueilli la 14ème édition des journées nationales de tortues marines, espèces particulièrement menacées sur le littoral du Benin. L’édition de 2018 a eu lieu du 06 au 10 janvier 2018 sous l’égide de Nature Tropicale Ong et a mobilisé les écogardes, les activistes en environnement, les populations et les autorités communales.
Feu Antoine Mètonou, fut Président des écogardes. En 2017, il a activement pris part à la 13ème édition des journées nationales des tortues marines à Grand-Popo. Très engagé pour la sauvegarde des tortues marines, il a fini son pèlerinage sur terre avant la célébration de la 14ème édition. Les tortues étant toujours menacées, ses paires écogardes poursuivant les actions de protection, de concert avec Nature Tropicale Ong, ont décidé de célébrer les journées de 2018 pour lui rendre hommage. Ce qui fut fait avec enthousiasme d’une foule impressionnante.
La journée du lundi 8 janvier a connu le carnaval de sensibilisation dans la ville de Grand-Popo sur la protection des tortues marines. Partis du grand carrefour de la ville avec des escales à certains endroits, les marcheurs tenant des carapaces de tortues, esquissant des pas de danses ont échoué sur la place à Gbèkon. Tout le long du parcours, des messages forts ont été délivrés aux populations, surtout aux riverains qui n’ont pas marchandé leur soutien reprenant les refrains en langue locale et scandant eux aussi » tortue ne tuez pas ! Tortue ne mangez pas ! « . Les divinités Zangbéto (gardiens de nuit), ont fortement contribué à la sensibilisation lors cette marche.
L’application de la loi
« L’étape de sensibilisation est dépassé. Il faut appliquer la loi », a dit Joséa Dossou-Bodjrènou, Directeur de Nature Tropicale Ong. Ces propos face à une foule à la mairie de Grand-Popo a permis à nouveau aux uns et aux autres de prendre conscience de ce que les tortues marines sont des espèces intégralement protégées. « Je suis en joie à voir votre mobilisation pour la protection des tortues marines », s’est réjoui Anani Hlondji, Maire de la commune de Grand-Popo. Il a pris soin d’expliquer à la foule que la tortue marine apporte beaucoup à la biodiversité dans la mesure où il y a toujours des poissons à ses environs immédiats. « Le pêcheur qui rencontre des tortues pendant ses activités en mer, fait de la bonne moisson » a-t-il expliqué. Si les tortues sont tuées, c’est une perte pour non seulement la communauté des pêcheurs mais aussi pour les consommateurs. Le Maire a demandé aux pêcheurs de toujours protéger les tortues et de les relâcher même si elles rentrent dans leur filet.
Au Complexe scolaire de Grand-Popo, les apprenants ont été aussi éclairés sur la nécessité de protéger les tortues marines. Patrice Sagbo, activiste, défenseur de l’environnement a demandé aux écoliers de passer le message à leur parents afin qu’ils puissent jouer eux aussi leur partition.
Arrivée à la plage, il y a eu le lâcher symbolique de bébés tortues. Il faut rappeler que ces bébés ont été obtenus grâce au savoir-faire des écogardes. Le 10 janvier, jour de la célébration des religions endogènes, des expositions ont été faites sur les tortues marines pour dire aux participants que c’est une espèce intégralement protégée.
Il faut signaler que la campagne d’information et de sensibilisation pour la sauvegarde des tortues marines au Bénin au profit des autorités, communautés locales côtières et autres se poursuit afin que le message parvienne au grand nombre.