Après l’effort, le repos. C’est cette période de repos que traversent les élèves et écoliers. Mais pendant ce temps, certains enfants se retrouvent dans les marchés pour diverses raisons.
Il est environ treize heures ce lundi 03 septembre 2017, dans le 9èmearrondissement de Cotonou. Le marché de Fifadji, grouille de personnes. Au milieu des hangars, des allées laissent passer les clients et les vendeurs ambulants qui vont dans tous les sens. Vêtu d’un pagne surmonté d’une chemisette noire, Andréa, 10 ans environs, passe en classe de CM1, elle porte sur la tête des jus de citrons pressés contenus dans des bouteilles en plastique. « Je vends pour ma mère et à la fin de chaque journée, elle me donne 200f », déclare Andréa toute souriante. D’après son explication, elle fait un chiffre d’affaire de 3000f à 4000f par jour sur la vente des jus de citrons. Comme Andréa d’autres enfants sont présents dans les marchés pendant cette période des vacances. A l’autre bout des hangars, dans l’allée des vendeuses de maïs, Joël, 12ans environs marche en compagnie de son ami Michel, un garçon de 13 ans élève en classe de quatrième. Joël lui vient de décrocher son Certificat d’étude primaire, en abrégé Cep. En attendant la reprise des cours, les deux copains passent leurs vacances au marché en vendant respectivement du popcorn et du « Fio ». Contrairement à Andréa, qui a une rémunération journalière, Joel et son ami Michel ne sont pas rémunéré. » Nous vendons sans rien recevoir à la fin de la journée « , lâche Joël, sans aucune frustration. Ce futur collégien est en vacance chez grand-mère » à Cotonou, quittant ses parents qui vivent à Hêvié, une localité de la Commune d’Abomey-Calavi. Issus de famille modeste, ces enfants se déploient dans ce lieu d’échanges pour diverses raisons. Si pour certains, l’argent gagné de ces activités permet d’aider les parents à mieux préparer la rentrée scolaire, d’autres cotisent pour s’offrir des pagnes dans la perspective des fêtes de fin d’année. « Je cotise mes sous pour acheter un pagne et porter pendant les fêtes de fin d’année », explique Pascaline, une jeune fille qui vent les fournitures scolaires pour sa mère. Pour certains d’entre eux, il faut changer de milieu pour visiter Cotonou, capitale économique du Bénin. C’est le cas de Michel et Joël, deux jeunes vacanciers qui découvrent pour la première fois Cotonou. M. Gbèkin affectueusement appelée Djèto, vendeuse de divers au sein du marché brisant le silence, renchérit: » C’est pour mieux surveiller les enfants pendant ces périodes de vacances ». « Cela leur permet d’éviter des mauvaises compagnies « , complète-elle. De son côté maman Moïse souligne, qu’il faut apprendre les petits à battre dans la vie. » C’est une manière de permettre d’être opérationnel afin d’être utile « , soutient-elle.